Nous avons écrit sur le thème de l'ARBRE… où il est question d'élagage !
Le texte de Thomas :
Nos voisins de droite et de gauche avaient planté de beaux
arbres sur leur trottoir, car ici les trottoirs sont privatifs …
Leurs ombres protégeaient nos voitures du soleil ardent de
Marrakech évitant d’entrer nos voitures dans nos garages.
Il y a un mois le voisin de droite a élagué son arbre de
façon à ne laisser que quelques branches ne projetant plus assez d’ombre. On
peut le comprendre, cet arbre obscurcissait trop son salon et le fait de
laisser quelques branches il reprendra vite vigueur.
Restait les 2 arbres du voisin de gauche, voisin qui a mis
sa maison en vente sa maison depuis 5 ans sans succès. C’est un drôle de
personnage, pas du tout compréhensif, laissant de l’au croupir dans sa piscine
attirant tous les moustiques du quartier et laisse les fruits de ses arbres
sans les récolter…
Voyant que tout le monde se garait devant chez lui pour
profiter de l’ombre des arbres il a décidé de tout couper ne laissant que le
tronc et trois branches dénudées.
Heureusement pour nous, notre olivier, planté lui aussi sur
le trottoir, n’a pas été élagué cette année et projette sur notre voiture son
ombre aux heures chaudes de la journée. L’avantage aussi c’est qu’apparemment
nous aurons une récolte plus abondante nous permettant de concurrencer mon fils
Valentin qui avec 2 oliviers de 12 et 8 ans (l’âge de ses enfants) récolte à
Argenteuil chaque année 10 fois plus d’olives !
Avoir des voisins ce n’est pas toujours drôle, c’est comme
la famille on ne la choisit pas…
Entre ceux qui passent leur temps sur leur balcon à nous
épier et dont la femme de ménage déverse des litres et des litres d’eau pour
nettoyer 4 m² devant chez eux formant une marre infranchissable devant notre
porte, sans parler de celle d’en face qui nettoie ses tapis devant chez elle…
Sur notre messagerie commune je leur ai fait part de mon
indignation, photos à l’appui de ses ruisseaux, en leur rappelant que même si
l’eau du puits est gratuite ils privent leurs enfants et petits enfants d’eau.
Au mois d’octobre on déménage en face et on devrait
retrouver un voisinage plus agréable.
Incha Allah.
******
Le Texte d'Emmanuelle :
"Au pied de mon arbre, …. je vivais heureux… j'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre…" J'adorais quand ce vieux monsieur à moustache venait fredonner sa chanson sous mes grandes branches feuillues qui ombrageaient le banc où il venait s'assoir… je suis nostalgique. Je crois que le vieux monsieur est mort depuis quelques semaines déjà, je n'entendrais plus sa ritournelle. Hier matin, j'ai vécu le pire moment de mon existence, un camion s'est garé sur la place du village. Sur le camion, il y avait une sorte de grue avec une nacelle. Du camion, est sorti une armée d'hommes vêtus de salopettes vertes, ils ont parlé longtemps autour du camion, et en discutant, ils se retournaient pour m'observer… je ne les ai pas senti les gars, ils semblaient déterminés ! Alors j'ai vu trois types brandirent des tronçonneuses et se diriger vers moi. Ils ont tourné autour de mon énorme tronc, j'ai senti que ça allait commencer. Un homme en vert est monté dans la nacelle avec son arme, les deux autres sont restés en bas et puis le bruit a commencé; Horrible, strident, aiguë. Ils ont attaqués les branches du haut, les plus jeunes, fraîches, tendres, ils ont tout coupé, taillé, je me suis dis, bon… une petite coupe d'été pourquoi pas ? ça rafraichit, ça peut faire du bien, mais, ils ont continué, ils ont attaqué les branches les plus solides, comme mes bras, ça m'a fait peur, ça m'a fait mal, j'ai essayer de concentrer mon énergie sur mes racines : "bien rester stable, ne pas trembler, bien m'ancrer…", et ça a continué, les deux gars qui étaient en bas ont élagué toutes les branches basses, la sève commençait à sortir du tronc, comme des larmes. Alors je me suis réfugié dans une méditation, j'ai imploré les dieux de la nature, mes ancêtres, toute ma lignée et j'ai subi avec dignité. Quand je suis ressorti de ma longue évasion mentale, il ne restait plus de moi que mon tronc et mes grands bras, nus, sans main; au bout de mes grandes branches robustes, on ne voyait plus que des moignons, la scie électrique avait fait son immonde travail. Je ne sais pourquoi ils ont fait cela. J'avais perdu de ma superbe, il y avait moins d'ombre sur la place, les enfants ne viendraient certainement plus compter 1,2, 3 Soleil contre moi.
Ma consolation, ce fut le camion citerne de la commune qui arriva dans l'après-midi, il déversa des litres d'eau fraîche à mes pieds. Quelle douceur ! J'allais mettre toutes mes forces à retrouver visage arborescent.
Revenez s'il vous plait, dans quelques mois !
**************
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire